La néobanque française Qonto, devenue en quelques années une référence pour les entrepreneurs et les PME, ne prévoit pas d’introduction en bourse pour le moment. Alors que certaines scale-up choisissent l’IPO pour lever des fonds et offrir de la liquidité à leurs investisseurs, Qonto opte pour une stratégie alternative : le marché secondaire. Cette opération permet aux actionnaires historiques et aux employés de vendre leurs actions sans passer par une levée de fonds ou une cotation publique.
Pourquoi Qonto ne vise pas une IPO pour le moment ?
Une introduction en bourse consiste à proposer au public l’achat des actions d’une entreprise, permettant de lever des fonds et de donner de la liquidité aux actionnaires. Pourtant, pour Qonto, cette étape n’est pas nécessaire à court terme pour plusieurs raisons :
- La néobanque est aujourd’hui rentable, ce qui supprime le besoin immédiat de financement externe
- Une IPO entraîne des coûts importants liés à la conformité réglementaire, aux audits et à la communication financière
- La cotation publique impose une transparence accrue, avec des obligations de reporting et une exposition médiatique constante
- Elle peut entraîner une dilution du capital pour les actionnaires existants, ce qui pourrait compliquer les relations avec les investisseurs historiques et les employés détenteurs de BSPCE
Selon Alexandre Prot, cofondateur et CEO, Qonto privilégie actuellement une approche plus contrôlée et stable, sans se lancer dans une IPO, afin de préserver la cohérence de son développement.
A lire aussi: Compte à terme Boursorama : est-ce un bon placement en 2025 ?
Le marché secondaire : une solution pour garantir la liquidité
Pour répondre aux besoins de liquidité des actionnaires et des employés, Qonto se tourne vers le marché secondaire. Ce mécanisme permet aux actionnaires historiques et aux employés de vendre leurs actions à de nouveaux investisseurs sans recourir à une introduction en bourse.
Concrètement, une vente secondaire consiste à transférer des actions détenues par des investisseurs ou des employés à d’autres fonds de capital-risque ou à des particuliers avertis. Pour Qonto, ce mécanisme répond à plusieurs objectifs :
- Offrir une monétisation des parts pour les premiers investisseurs, comme Valar Ventures et Alven
- Permettre aux employés détenteurs de BSPCE de concrétiser la valeur de leurs actions
- Maintenir la valorisation de l’entreprise sans subir la pression et les contraintes d’une IPO
Cette option s’inscrit dans une tendance croissante parmi les scale-up européennes, où le marché secondaire est devenu un moyen privilégié pour gérer la liquidité des actionnaires.
A voir également: BNP Paribas Wealth Management : la banque privée de référence pour millionnaire ?
Une valorisation qui inspire confiance
Lors de son dernier tour de table en 2022, Qonto était valorisée à 4,4 milliards d’euros, après avoir levé un total de 600 millions d’euros depuis sa création. L’an dernier, une opération secondaire de 200 millions d’euros avait été envisagée, valorisant la fintech à 5 milliards d’euros, mais elle ne s’est pas concrétisée.
Cette valorisation démontre la confiance des investisseurs dans le modèle de Qonto, sa croissance soutenue, et sa capacité à générer des revenus de manière autonome, sans dépendre d’une IPO.