L’avenir de SFR s’écrit dans l’incertitude. Alors que la maison-mère Altice croule sous les dettes, le sort du deuxième opérateur français inquiète ses 25 millions d’abonnés mobile et Internet. Les discussions autour d’un éventuel rachat par Orange, Free ou Bouygues Telecom font craindre un bouleversement du marché, mais surtout une question essentielle : que deviendront les clients SFR si la marque venait à disparaître ?
Les abonnés SFR ne perdront pas leur numéro ni leur service
Première certitude : les numéros de téléphone ne changeront pas, même en cas de rachat. En France, la portabilité des numéros est une obligation réglementaire. Si SFR venait à être absorbé par un autre opérateur, chaque abonné conserverait exactement le même numéro mobile ou fixe, sans aucune démarche à effectuer.
La continuité de service serait également garantie. Cela signifie que les abonnés pourraient passer leurs appels, envoyer des messages, utiliser Internet et accéder à leurs services TV ou fibre sans interruption. Les opérateurs repreneurs auraient pour obligation de reprendre intégralement les contrats existants, dans les mêmes conditions tarifaires et techniques.
À court terme, rien ne changerait donc pour les clients : ni le prix, ni les services, ni même la carte SIM. Les modifications interviendraient seulement une fois la reprise validée par les autorités et la migration des abonnés achevée, un processus qui pourrait s’étaler sur plusieurs mois, voire un à deux ans.
A lire aussi: SFR en alerte : 10 000 emplois menacés par la crise financière
Comment se ferait le transfert des abonnés vers d’autres opérateurs ?
Selon les informations du secteur, si la vente se concrétise, les 25 millions de clients SFR seraient répartis entre les trois repreneurs selon un schéma déjà étudié :
- 43 % des abonnés iraient à Bouygues Telecom,
- 30 % à Free (groupe Iliad),
- et 27 % à Orange.
Les clients ne choisiraient pas directement leur nouvel opérateur. La répartition serait décidée en amont, selon des critères techniques et géographiques. Par exemple, certaines zones actuellement couvertes par le réseau SFR pourraient être attribuées à l’un des opérateurs dont la couverture locale est déjà solide.
Les infrastructures de réseau (antennes, fibres, datacenters) seraient elles aussi redistribuées pour assurer une continuité de service sans coupure. En clair : vous ne ressentiriez probablement aucun changement immédiat, même si, en coulisses, vos données et votre contrat passaient sous la responsabilité d’un autre groupe.
A voir également: SFR en difficulté financière : que se passe-t-il ?
Les offres commerciales pourraient évoluer après la transition
Une fois la migration terminée, les opérateurs repreneurs auront tout intérêt à fidéliser ces millions de nouveaux clients. Cela passera sans doute par des offres de bienvenue : remises temporaires, bonus de data, services TV ou streaming offerts, etc.
Cependant, certains abonnés pourraient voir leur offre évoluer automatiquement, surtout si le forfait ou la box qu’ils possèdent chez SFR n’a pas d’équivalent exact chez le repreneur. Les opérateurs devront alors proposer une offre équivalente en prix et en contenu, conformément à la loi, mais cela pourrait signifier une modification des conditions après la période de transition.
En revanche, la disparition d’un grand acteur comme SFR réduirait la pression concurrentielle sur le marché. Moins de concurrence signifie souvent moins de promotions agressives et des prix plus stables, voire plus élevés à long terme.
Pourquoi Orange, Free et Bouygues veulent se partager SFR ?
Si les trois géants des télécoms se bousculent pour racheter SFR, ce n’est pas seulement pour son image, mais pour son parc colossal d’abonnés et son réseau national.
Avec près de 19,3 millions de clients mobile et 6,1 millions sur le fixe, SFR représente un trésor commercial immédiat. De plus, l’opérateur dispose d’une infrastructure dense, notamment en fibre optique et en antennes 4G/5G, qui permettrait aux repreneurs de renforcer leur couverture nationale sans devoir tout construire eux-mêmes.
Altice, de son côté, cherche à alléger une dette colossale qui pèse sur l’ensemble du groupe. Même si Patrick Drahi, son dirigeant, a rejeté la première offre conjointe d’Orange, Free et Bouygues (estimée à 17 milliards d’euros), les discussions devraient se poursuivre. Beaucoup d’observateurs estiment que la vente n’est qu’une question de temps.